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  • Photo du rédacteurJean-Christophe Anna

Le climat n'est pas le bon combat... sauvons la vie !

Dernière mise à jour : 22 août 2020



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Le contenu de cet article est issu directement du livre "Le climat n'est pas le bon combat ! Utopie bornée, la transition est morte." publié par les éditions L'Archipel du Vivant.

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Grève pour le climat,

Grève climatique mondiale,

La jeunesse pour le climat (Youth for climate),

Rapport du GIEC (Groupement d'experts Intergourvernemental sur l'Évolution du Climat), Accord international sur le climat,

Urgence climatique,

Dérèglement climatique,

Réchauffement climatique,

"Changeons le système, pas le climat !",

"On est plus chaud que le climat !"

"Pacte finance-climat",

"Réseau Action Climat",

Poursuite de l'État en justice pour "inaction climatique",

"Justice climatique",

Réfugiés climatiques,

Plan climat,

...


Le climat est LE terme phare de l'urgence écologique, LA cause qui fédère les mouvements les plus engagés, LE danger absolu qui mettrait à lui seul en péril la survie de l'humanité.


Oui, le réchauffement climatique pourrait finir par nous brûler toutes et tous vivant·e·s, mais... le climat n'est que la conséquence ultime de notre folie destructrice, un facteur terriblement aggravant, un symptôme de la crise écologique et non sa principale cause.


Le VRAI défi aujourd'hui, celui qu'il va nous falloir relever toutes et tous ensemble, c'est SAUVER LA VIE sur Terre et donc préserver les conditions d'habitabilité de notre planète.




SANS LE CLIMAT, LA SITUATION SERAIT DÉJÀ CATASTROPHIQUE !


Épuisement des ressources renouvelables à un rythme bien trop rapide pour qu'elles puissent se régénérer, épuisement sans aucune limite des ressources non renouvelables, pollution - chimique, plastique, sonore - totale (de la terre, de l'eau, de l'air), changement d'affectation et appauvrissement dramatique des sols, déforestation ultra massive, artificialisation et urbanisation galopante, acidification accélérée des océans, disparition progressive du phytoplancton (50% de l'O2 terrestre), désertification rampante, épuisement des réserves d'eau douce et stress hydrique de plus en plus inquiétant, destruction ignoble des habitats naturels, massacre des animaux sauvages (chasse, braconnage), agriculture formidablement destructrice et élevage intensif complètement délirant, sur-pêche mortifère, anéantissement radical de la biodiversité, dérégulation incontrôlée des écosystèmes aux effets incontrôlables, perturbation des grands cycles géochimiques de l'azote et du phosphore... impossible d'être exhaustif tant notre entreprise collective de destruction massive du vivant est en roue libre.


Pensez-vous sérieusement que notre planète puisse rester longtemps habitable en subissant de telles dégradations ?

Même si le thermomètre n'avait connu aucune variation sensible depuis l'ère pré-industrielle, les conditions d'habitabilité de la Terre seraient gravement mises en péril par nos activités et comportements. Notre civilisation thermo-industrielle, extractiviste et productiviste, capitaliste et néo-libérale, est tout simplement criminelle pour l'ensemble des membres de la grande famille du vivant.


Nous avons littéralement "mangé" la Terre comme le démontre brillamment le documentaire d'Arte ("L'Homme a mangé la Terre" de Jean-Robert Viallet). Comme le dit si bien le film, si l'histoire de Gaïa était ramenée à une journée, les humains apparaitraient 5 secondes avant minuit et l'anthropocène, cette ère géologique fruit de l'activité humaine ayant un impact global significatif sur l'écosystème terrestre, s'étendrait sur les 2 ultimes millièmes de secondes... 2 millièmes de seconde sur 24h ou plutôt 180 ans sur 4,5 milliards d'années !



Quelle honte ! Comment avons-nous pu, sur une période aussi courte, infime, ridicule, dézinguer à ce point notre maison. Si les premiers usages du pétrole remontent à l'Antiquité (- 6 000 avant JC), son exploitation industrielle commence réellement en 1855 en Pennsylvanie aux États-Unis. Ici encore, comme toujours, nous avons voulu aller trop vite pensant que les réserves ne seraient jamais épuisées, voire en les considérant inépuisables.


Extraire toujours plus, produire toujours plus, transporter toujours plus, marketer & communiquer toujours plus pour (faire) consommer toujours plus, telle est la logique implacable de notre société, shootée à l'or noir en intraveineuse, pour viser le Saint-Graal, la croissance infinie !


Façonner toujours plus la lithosphère (écorce terrestre) pour la mettre à notre unique service, exploiter toujours plus la biosphère, polluer toujours plus l'hydrosphère et l'atmosphère, nous nous comportons comme si la Terre et l'ensemble de ses précieuses "richesses" nous appartenaient.


D'un côté, nous la suçons jusqu'à la moelle, de l'autre nous y rejetons des déchets non biodégradables. Aucune autre espèce ne la traite avec aussi peu de respect. Aucune autre espèce, hormis celles que nous avons domestiquées, ne vit en-dehors du monde naturel comme nous le faisons dans nos villes et autres mégalopoles. Aucune autre espèce ne colonise pour vampiriser son habitat jusqu'à la dernière goutte de sang. Les autres espèces animales et végétales sont respectueuses de LA VIE, pour la simple et bonne raison que leur vie en dépend.


Le jour où il n'y a plus d'eau (douce), la vie meurt... les humains vivront leur dernière heure.

Le jour où il n'y a plus assez d'oxygène, la vie s'éteint... les humains n'y pourront rien.

Le jour où la biodiversité est trop effondrée, la vie disparait... les humains ne pourront y échapper.


Et dire qu'en plus... la température moyenne globale grimpe, grimpe, grimpe...




NOTRE CIVILISATION N'A PAS BESOIN DU CLIMAT POUR S'EFFONDRER


Le rapport Meadows


Vous connaissez forcément le célèbre Rapport Meadows "The Limits to Growth" rédigé à la demande du Club de Rome en 1972.



D'un côté la grande accélération des courbes exponentielles (Population, Nourriture, Production Industrielle, Production de services, Pollution...) et de l'autre l'irrémédiable effondrement des ressources avec comme résultat inéluctable l'effondrement global aux alentours de 2030. Aviez-vous remarqué que le modèle algorithmique "World3" développé par le MIT pour l'occasion ne tenait absolument pas compte du climat ?

Je profite de l'occasion pour rappeler que la pertinence du Rapport Meadows a été validée à 4 reprises en 1990 et 2004 par Denis Meadows lui-même, puis en 2008 et 2012 par Graham Turner. Et à chaque fois, c'est la pire des hypothèses, celle qui nous envoie le plus rapidement vers l'abîme, la fameuse "Business as usual", qui fut vérifiée.


L'imminence de l'effondrement dans sa phase terminale, ultime, palpable globalement, semble de plus en plus proche. Comme le prédisent notamment Yves Cochet et Pablo Servigne, la prochaine décennie risque fort d'être historique. D'autres prétendent que le point de non retour sera franchi en 2030 (EELV, Place Publique, l'ONU) - il est dangereux de penser que nous avons encore 10 ans pour agir, les mêmes fixeront 2035 lorsque nous serons en 2029 -, d'autres disent depuis fin 2017 que nous n'avons plus que 2 ou 3 ans avant que le processus ne soit irréversible avec notamment le déclenchement de boucles de rétroaction qui accélèreraient l'effondrement global. La DEADline serait donc plutôt 2020-2022... En 2022 le Rapport Meadows fêtera un bien triste anniversaire, 50 ans d'inaction totale pour enrayer notre course effrénée vers la fin de notre monde.

Pour l'anecdote et la coïncidence troublante, l'action du film d'anticipation Soleil Vert sorti en 1973 se déroule en... 2022. 2022, c'est aussi l'année où paraitra le dernier des 12 numéros de la merveilleuse revue Yggdrasil de Pablo Servigne, Yvan Saint-Jours et Denys Chalumeau.

2022 enfin, c'est l'année que j'ai moi-même choisie comme "collapse year" pour mes récits d'anticipation "2022... Et si les JO de Paris n'avaient pas lieu" et "2022... Et si le premier touriste lunaire restait bloqué en orbite !"

Pour Yves Cochet, les 3 prochaines décennies vont être les plus déterminantes de toute l'histoire de l'humanité :

  • ​2020-2030 : Effondrement global. 

  • 2030-2045 : Survie difficile du point de vue matériel et psychologique avec des événements dramatiques au niveau humain (guerres).

  • 2045-2050 : Renaissance éventuelle avec une nouvelle civilisation.




Les dominos de l'effondrement


Dans sa dimension globale et dans sa phase finale, l'effondrement peut être appréhendé comme un jeu de dominos. J'en ai décompté une bonne dizaine et je vous les présenterai en détails dans un prochain article : domino biodiversité, domino climatique, domino énergétique, domino financier, domino économique, domino social, domino politique, domino agricole, domino culturel, domino technologique...


Notre civilisation et notre monde sont aujourd'hui aussi complexes que fragiles. Tout les paramètres sont intimement imbriqués les uns aux autres. Si bien que la chute du premier domino majeur global qui tombera entrainera avec lui tous les autres. Il est fort à parier qu'avec l'imminence d'un nouveau Krach boursier, annoncé par de très nombreux·euses expert·e·s depuis un peu plus d'un an, le domino financier soit le premier à tomber.

Comme l'a théorisé Dmitry Orlov dans son livre les 5 stades de l'effondrement, l'effondrement financier peut comme ce fut le cas pour l'Union Soviétique déclencher un effondrement commercial, puis un effondrement politique, une effondrement social et enfin un effondrement culturel.


Lorsque le domino financier tombe, c'est souvent pour des raisons énergétiques comme ce fut le cas pour la crise des subprimes de 2008, sans doute provoquée par l'atteinte du pic pétrolier en 2006. Or, actuellement, les cours du pétrole fluctuent pas mal depuis les incidents survenus cet été dans le détroit d'Ormuz et surtout la toute récente double attaque au drone en Arabie Saoudite. En quelques jours, la FED a injecté plusieurs dizaines de milliards de dollars sur les marchés financiers à cours de liquidités. Soit un scénario rappelant étrangement ce qui s'est passé juste avant le Krach de 2007 comme l'explique Vincent Verzat dans sa dernière vidéo.





Empreinte écologique et Biocapacité


Spécialiste des limites et vulnérabilité des systèmes complexes et des stratégies de résilience collective, Arthur Keller a récemment exposé avec brio dans une autre vidéo de la série NEXT les 4 imaginaires actuels de l'avenir.

Il appuie sa démonstration sur deux concepts essentiels indépendants de tout réchauffement climatique : l'empreinte écologique et la biocapacité.

Il définit l'empreinte écologique comme « l' impact que l'humanité a sur la planète Terre, à savoir les ressources prélevées, les déchets rejetés et les dégâts infligés » et la biocapacité (ou capacité bioproductive) comme « la capacité à régénérer les ressources prélevées, à absorber les déchets rejetés et à réparer les dégâts infligés à la planète ».

Voici les 4 imaginaires, mais ce petit résumé est bien pâle à côté de la démonstration implacable illustrée de petits schémas très simples que propose Arthur Keller dans la vidéo réalisée par Clément Montfort :

  • l'imaginaire "illimitiste" : soit il n'y a pas de limite, soit on ne la pas encore atteinte et on peut la repousser indéfiniment. Pour Arthur Keller, cet imaginaire est totalement farfelu.

  • l'imaginaire "soutenabiliste" : il y a une limite, non encore atteinte, mais les "soutenabilistes" estiment qu'il est possible de rendre l'empreinte écologique "soutenable" pour continuer de croitre tout en restant en-dessous de cette limite. Mais, comme l'explique Arthur Keller, les tenants de cet imaginaire sont très en retard sur la situation réelle. Leurs repères ne sont plus valables.

  • l'imaginaire décroissant / de découplage : la limite a été dépassée depuis longtemps, les écosystèmes sont attaqués et les ressources renouvelables exploitées trop vite... la biocapacité, impactée, décroit. Certains appellent donc à décroitre. D'autres imaginent, grâce à l'innovation technologique, un découplage économie-écologie entre la poursuite d'une croissance "verte" et son impact sur la biocapacité, avec donc une réduction de notre empreinte écologique. C'est l'imaginaire dominant aujourd'hui, celui des écologistes et des startups de la greentech. Or, un tel découplage ne s'est jamais produit, c'est une pure folie. L'ensemble des politiques que l'on a aujourd'hui pour s'attaquer au dérèglement climatique mise tout sur ce découplage.

  • l'imaginaire "effondriste" : étant donné que notre empreinte écologique a dépassé la biocapacité depuis le début des années 1970, le seul imaginaire réellement réaliste est une décroissance rapide inévitable (descente énergétique et matérielle quantitative) avec deux options (les deux scénarios de l'avenir selon Arthur Keller) : une stabilisation possible, des choix encore envisageables et une marge d'amélioration qualitative de nos modes de vie, à condition de nous y engager rapidement (tout de suite !) ou... à force d'être dans le déni et à vouloir continuer de croître... ce sera le chaos avec de graves pénuries et de la violence !





OUBLIONS LE CLIMAT, BATTONS-NOUS POUR LA VIE !


Le climat, si loin, si proche...


Malgré la multiplication des événements dramatiques directement imputables à l'évolution du climat (sécheresse gravissime, canicules à répétition, ouragans toujours plus violents, feux de forêt toujours plus inquiétants...), les habitant·e·s de l'hémisphère nord sont encore, pour l'instant, relativement épargné·e·s. En outre, les prévisions d'augmentation peu lisibles pour la grande majorité de la population - combien au juste : +1,5 ? +2 ? +3 à +5 ? +7 ? - représentent une perspective lointaine, à savoir la fin de notre siècle. Il n'est déjà pas évident de se projeter à quelques semaines, voire quelques mois, alors 2100... ça parait très loin.

Ainsi, en France, comme dans beaucoup de pays "riches", pour de très nombreuses personnes, le réchauffement climatique n'est pas vraiment assimilé à un danger réel. Une augmentation de 2 ou 3°C à la fin du siècle ? Tant mieux ! Il fera moins froid l'hiver et nous pourrons profiter des terrasses toute l'année. Il n'y a qu'a observer les réactions lors des derniers épisodes anormaux de début octobre 2018 ou de février 2019. Sur le moment, très nombreux·euses sont celles et ceux qui le vivent comme une aubaine, aussi bien du côté des personnes en terrasse que des commerçant·e·s d'ailleurs. C'est uniquement lors des canicules que les personnes le vivent moins bien, mais bon, il y a toujours eu des canicules, non ?... Pas de quoi faire paniquer suffisamment les adeptes de la religion de la croissance infinie.


Il serait intéressant de réaliser un sondage pour mesurer la proportion de personnes qui connaissent les véritables impacts du réchauffement climatique sur la production agricole, la pluviométrie, l'équilibre des océans et les courants océaniques comme le Gulf Stream, les risques de famine, d'épidémies, de conflits... Et combien savent qu'une augmentation moyenne globale de +2°C, qui prend en compte la température des océans et des pôles, équivaut à +5°C sur les continents, et que la fourchette fortement probable d'augmentation à la fin du siècle +3 à +5 équivaut à +7 à +12 pour la très grande majorité des populations d'animaux terrestres et donc les humains ? Soit des températures incompatibles avec la vie humaine et celle de bien d'autres espèces.

Enfin, combien savent que la dernière fois où la Terre a connu un tel réchauffement (+5°C), lors de la sortie de la période glaciaire (entre il y a 17 000 et 12 000 ans) la vie a eu le temps de s'adapter puisque cela s'est produit sur... 5 000 ans, soit +0,1°C par siècle et non pas 5...




Le climat n'est pas une question à traiter distinctement des autres


Réduire l'urgence écologique à l'urgence climatique est contre-productif puisque tout est lié, global, systémique.

Si nous arrêtions aujourd'hui même, 30 septembre 2019, toute émission de GES au niveau mondial, le climat continuerait de se réchauffer pendant au moins 30 ans...


Ce n'est donc pas en nous "contentant" de réduire nos émissions de Gaz à Effet de Serre (en sommes-nous réellement capables ?) pour viser la fameuse "neutralité carbone" que nous aurons assuré le salut de notre espèce et celui des autres membres du vivant.

D'autant plus que le concept même de "neutralité carbone" nous autorise à poursuivre nos activités destructrices puisqu'il suffit de retirer une certaine quantité de CO2 de l'atmosphère pour que la différence entre les gaz émis et ceux extraits soit égale à 0. Avec en plus du greenwashing inhérent aux annonces de plantation de milliers d'arbres (Total notamment), le risque quasi inévitable d'ouvrir la boite de Pandore avec le délire de la géo-ingénierie...


Lutter contre le seul réchauffement climatique, même si cela a bien plus de répercutions que la simple réductions des émissions de GES puisque notre société est pétrolo-dépendante, cela ne nous empêcherait pas de poursuivre l'extermination des autres membres de la grande famille du vivant via la chasse, la surpêche, l'élevage - même moins intensif - ou la bétonisation - même moins rapide...


En fait, la seule et unique solution est de tout changer, de changer de Système en inventant de toutes nouvelles règles, un nouveau rapport à la vie et aux autres (humains et non humains).



Le climat n'est pas la cause de la crise écologique, c'est un symptôme de notre civilisation


Comme nous l'avons vu plus haut, la situation écologique est dramatique, en dehors même de toute considération climatique. Ce n'est donc pas le dérèglement climatique qui est à l'origine de la crise environnementale. Le réchauffement climatique est la conséquence de l'intense émission des gaz à effet de serre due à nos activités d'extraction, de transformation et de production, de transport, de consommation, de communication...

Ne traiter que le climat revient donc à traiter uniquement le symptôme et non la cause originelle, notre rapport au monde et la dimension thermo-industrielle de notre civilisation mondialisée.



Le climat est un facteur aggravant de la destruction du vivant


Là où le climat devient un réel problème, c'est qu'il aggrave encore la situation et qu'il accélère même certains processus déjà bien engagés comme l'anéantissement de la biodiversité, l'épuisement des ressources d'eau douce ou l'intensité - en puissance et en fréquence - des ouragans, tornades, sécheresses, feux de forêt...



Adoptons un nouveau combat, celui de sauver la vie sur Terre !



Il parait donc difficile de rassembler autour du climat, d'atteindre cette fameuse masse critique tant recherchée par les mouvements qui co-organisent les marches. Mais c'est surtout bien trop partial au vu de l'ensemble des périls déjà en cours dont le grand "chapeau" commun est finalement bel et bien la vie. Le climat n'est donc pas à mes yeux la bannière sous laquelle nous devrions nous réunir.


Car, si dans un avenir proche, nous manquons des 2 principales ressources vitales que sont l'O2 et l'eau, quelle que soit la température, nous mourrons. Et au vu de l'accélération actuelle, cela pourrait bien arriver, pour une bonne partie de la population mondiale (la totalité ?), avant que nous ne dépassions les +2°C ou les +3°C...

Sans oublier l'effondrement vertigineux de la biodiversité qui finira bien par nous affecter, nous ne sommes qu'une espèce animale parmi d'autres et lorsque certains équilibres tombent...

Enfin, last but not least, comme nous l'avons vu, notre civilisation thermo-industrielle est bien assez (fr)agile pour s'effondrer sans aucune intervention climatique, avec à la clé un possible chaos - et le trio infernal famine, épidémies, guerre(s) - dont nous pourrions ne pas nous relever...


Sauver la vie a une dimension bien plus large que la seule lutte contre le réchauffement climatique. Sauver la vie implique la préservation des conditions d'habitabilité de la Terre. Sauver la vie englobe donc l'arrêt de toutes nos activités toxiques et destructrices, de l'utilisation d'intrants chimiques dans l'agriculture à la déforestation, de l'urbanisation invasive à la destruction des habitats, des voyages en avion ou paquebot à l'élevage intensif, du braconnage à l'épuisement des ressources d'eau douce. Sauver la vie, c'est nous occuper du climat et de la biodiversité, de la préservation et de la réparation des écosystèmes, du ré-ensauvagement et du reboisement, des sols et des océans. Sauver la vie, c'est consommer vraiment beaucoup moins d'énergie, donc adopter un mode de vie plus sobre et plus résilient.


Sauver la vie revient a sauver la vie des humains, ou du moins d'un maximum d'entre eux, car avec l'effondrement et les migrations climatiques les dommages "collatéraux" risquent malheureusement d'être immenses. Sauver la vie, c'est sauver celle de nos enfants et la nôtre par la même occasion. C'est aussi sauver celle des autres habitants de notre planète. Pour relever un tel défi, nous sommes obligé·e·s de tout repenser, de tout reconsidérer, bien au-delà de la simple émission de gaz à effet de serre.


Nous sommes donc dans l'obligation de tout changer et notamment de système. Non pas pour remplacer le capitalisme par le communisme. Car si le second est plus juste socialement, il est également extractiviste/productiviste et donc tout aussi destructeur que le premier pour le vivant et les écosystèmes. En réalité, notre mission consiste désormais à inventer un tout nouveau système ou mode de fonctionnement, fondamentalement respectueux de la vie sur Terre. Et cela aussi bien dans notre rapport aux non humains, végétaux et animaux, que dans notre rapport aux autres humains, en mettant fin à toutes les formes d'inégalités.

Ainsi, nous pourrons trouver notre juste place, celle d'une espèce parmi tant d'autres, en aucun cas supérieure. Mais avant d'aspirer à un tel équilibre, nous avons la responsabilité de nous mettre au service de l'ensemble du vivant en réparant les déséquilibres que nous avons, par insouciance, mépris ou folie, nous-mêmes créés.


Parce que LA VIE le mérite ! :)




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