Jean-Christophe Anna
Urgence écologique : Le Fou, la Naïve et le Rebelle !
Dernière mise à jour : 25 août 2019

Vous connaissez forcément le plus grand Western de l'histoire du cinéma (selon mon humble avis)... "Le Bon, la Brute et le Truand" du Maestro Sergio Leone. Avec la fable "Le Fou, la Naïve et le Rebelle", je vous propose une transposition libre de ce Chef d'oeuvre à notre situation actuelle, celle d'une urgence écologique vitale - sauver la vie sur Terre et donc préserver les conditions d'habitabilité de notre planète - et d'un effondrement global inéluctable.
Le titre du film culte de Leone laisse entrevoir une histoire qui se jouerait à 3 personnages, alors qu'en fait, Sentenza, alias "la Brute" (Lee Van Cleef) joue un rôle assez anecdotique dans le déroulement et le dénouement de l'histoire. Le vrai duo/binôme du récit est celui composé par Blondin, alias "le Bon" (Clint Eastwood à l'écran), et Tuco, alias "le Truand" (Eli Wallach).
De la même manière, le titre de ma fable laisse augurer que les 3 typologies d'acteurs·trices vont avoir la même importance, voire même que "la Naïve", chantre de la non violence exclusive, ait un impact plus important que "le Rebelle", prêt à adopter une démarche plus radicale, plus offensive. Et pourtant, une analyse lucide des forces en présence confirme rapidement que le vrai combat va opposer "le Fou" et "le Rebelle".

A priori, le titre du film semble plus explicite que celui de ma fable. Quoique... le "Bon" est-il si bon que ça ? Quant au "Truand", il ne l'est ni plus ni moins que ses deux compères.
En réalité, vous allez vite comprendre l'évidence des 3 qualificatifs que j'ai retenus pour désigner les 3 "héro·ine·s" de ma fable. Pour illustrer mon propos, je vais puiser d'un côté dans le riche panel de personnages de la saga Star Wars et de l'autre dans les 4 derniers livres que je viens de dévorer et avec lesquels je me trouve parfaitement aligné, "Ne plus se mentir - Petit exercice de lucidité par temps d'effondrement écologique" de Jean-Marc Gancille, "Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité - Face à la catastrophe écologique et sociale" d'Aurélien Barrau, "Écologie intégrale - Le Manifeste" de Delphine Batho et enfin "Comment la non-violence protège l'État - Essai sur l'inefficacité des mouvements sociaux" de Peter Gelderloos.
LE FOU
Quelle plus belle image que celle du personnage de Palpatine de la saga Star Wars pour incarner "le Fou" ? Dans un premier temps il avance "masqué" en apparaissant comme un sénateur modéré afin de se faire élire Chancelier de la République. Une fois au pouvoir, il se proclame Empereur et laisse s'exprimer librement, aux yeux de toutes et tous, son vrai visage, celui du Maitre Sith (les Sith sont les ennemis des Jedi) Dark Sidius. Au passage, il fait basculer du côté obscur de la Force, celui qui deviendra Dark Vador, Anakin Skywalker.

"Le Fou" (ça marche aussi au féminin, même si les femmes y sont bien moins représentées, raison pour laquelle je suspends ici provisoirement l'écriture inclusive), c'est l'économiste, l'éditorialiste, le politique/gouvernant ou l'oligarque - patron d'une multinationale - fervents disciples de la religion de la croissance infinie.
Comme le résume à merveille l'économiste (éclairé, celui-ci) Kenneth Boulding :
« Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »
Lors de la Révolution industrielle du XIXème siècle, les économistes ont décidé arbitrairement de faire abstraction des lois élémentaires de la physique. Si on peut éventuellement, en faisant un gros effort, comprendre les économistes de l'époque (la population mondiale ne comptait alors qu'à peine plus d'1 milliard d'humains et les ressources étaient immenses), il parait inconcevable de vouer aujourd'hui le même culte à la religion de la croissance illimitée lorsque l'on se rapproche des 8 milliards d'individus et que l'on voit les ressources cruellement s'épuiser.
À la tête du système dominant - néolibéral, capitaliste, consumériste, productiviste, mondialisé ou plus justement toxique, destructeur, criminel, écocidaire et suicidaire - le Fou est le garant du conditionnement avancé de notre société thermo-industrielle, de cette manipulation intellectuelle à l'échelle mondiale. Le Fou est à la barre de notre entreprise collective de destruction massive, dont chacun·e d'entre nous est, plus ou moins consciemment, un rouage.
Comme je le disais dans mon article "Effondrement : comment vaincre cette foutue inertie pour préserver la vie ?", le Fou lorsqu'il est politique peut se trouver dans l'un des 3 schémas suivants :
Il sait et a compris, mais défend avant tout ses propres intérêts. Dans ce cas, il est particulièrement cynique et coupable.
Il en a entendu parler, mais ne l'accepte pas car c'est contraire à ses croyances. Il est alors comme beaucoup d'humains dans le déni. Il est responsable de ne pas oser affronter la réalité en face.
Il voit les problèmes de manière isolée sans être capable d'appréhender leur dimension systémique. La dictature de la fausse urgence court-termiste les aveugle. Il est tout aussi responsable puisque son rôle est d'avoir une vision, un vrai cap à long terme.
Alors que les experts de l'effondrement de notre civilisation ne sont pas tous d'accord sur le diagnostic (Julien Wosnitza penche pour le 1er schéma, Vincent Mignerot pour le deuxième quand Arthur Keller, Jean-Marc Jancovici, Yves Cochet, Alain Grandjean, Matthieu Auzanneau, Olivier de Schutter ou Dennis Meadows défendent plutôt la 3ème option), Delphine Batho remet les pendules à l'heure dans son Manifeste pour l'Écologie intégrale :
« Ceux qui gouvernent en France, comme partout ailleurs dans le monde, ne sont pas victimes de la dictature du court terme qui les empêcherait de porter leurs regards vers l'horizon. En fait, ils savent que, pour une part, il est trop tard. Dans les cénacles des chefs d'État et des gouvernements, avant même la COP21, nombreux sont ceux qui considéraient qu'il n'y a strictement aucune chance de limiter le réchauffement planétaire à 2°C. Les ruptures nécessaires avec notre modèle économique sont telles qu'ils les déclarent hors de portée. Au mieux, on estime que, quand bien même notre Nation serait exemplaire au prix d'un effort surhumain, de toute façon les autres pays ne s'engageront pas sur la même voie. Toutes les paroles officielles sur le climat sont ainsi fondées sur un mensonge. C'est la raison de leur discrédit. »
Difficile de la contredire sur cette glaciale analyse, puisqu'elle fut justement Ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie sous le quinquennat de François Hollande, en amont des Accords de Paris.
Delphine Batho est d'ailleurs moins clémente que moi, puisqu'elle qualifie judicieusement de "Destructeurs" de la nature et de la vie sur Terre, celles et ceux que j'accuse de folie.
« Il y a bien sûr, des Destructeurs qui s'ignorent. Ceux-là pensent sincèrement que l'humanité peut prolonger sa trajectoire actuelle, qu'on peut continuer comme cela, qu'il n'y a pas de limite. Leur aveuglement trouve sa source dans la difficulté cognitive que représente la révision déchirante de tout ce en quoi ils ont cru. Ils préfèrent se mentir à eux-mêmes plutôt que d'affronter la vérité en face. »
...
« Mais il y a surtout des Destructeurs conscients.
... À l'échelle mondiale, comme dans tous les pays, les Destructeurs sont au pouvoir. Ils dominent jusqu'à présent les Terriens. Par la force et la violence dans les dictatures, par la puissance des grands lobbies industriels dans les démocraties, mais aussi par l'assise d'une domination culturelle installant la société d'hyperconsommation comme norme universelle. Ainsi, les Destructeurs font croire aux Terriens qu'ils les empoisonnent et qu'ils détruisent tout... pour leur bien. »

Une question se pose néanmoins, surtout lorsque l'on considère le capitalisme comme l'origine de tous nos problèmes : "le Fou" est-il plus de droite ?
Pour Delphine Batho, la traditionnelle opposition gauche-droite de l'échiquier politique est inopérante face à l'effondrement :
« L'effondrement de nos conditions d'existence impose en effet une nouvelle grille de lecture politique. La gauche et la droite, c'est terminé.
... Ce n'est pas seulement que l'une comme l'autre soient dépassées face aux changements irréversibles en cours, dont elles partagent la coresponsabilité, mais qu'elles s'accordent sur l'essentiel. Elles ont en commun la négation des limites planétaires. Les philosophies dont elles sont issues considèrent toutes que nous pouvons à l'infini substituer des techniques à la nature détruite par nos activités.
... Reste que propriété privée ou collective des moyens de production, concentration ou redistribution des profits ne changent pas l'origine de la création de valeur, à savoir la destruction de ressources et la pollution. Du point de vue de la destruction du système Terre, capitalisme et marxisme sont les deux faces de la même médaille productiviste. »
Ainsi, peu importe finalement que la création de richesses, poursuivie sans limites, soit destinée à "ruisseler" ou à être redistribuée, Gauche et Droite sont, pour l'actuelle députée des Deux-Sèvres, prisonnières du productivisme, la croissance du PIB est la condition de réalisation de leurs programmes. Delphine Batho livre dans son livre la définition la plus lucide et la plus brillante de la croissance :
« La croissance est l'indicateur de la vitesse d'effondrement et de destruction de notre habitat, la Terre. »
De son côté, l'immense parolier Michel Audiard les aurait affublés du mot "Con" ! Fort à propos pour qualifier les membres de cette criminelle catégorie, capables le 23 juillet dernier d'applaudir Greta Thunberg et de voter le CETA dans la foulée... Une formidable, bien que triste en réalité, occasion de re-citer cette réplique aussi célèbre qu'intemporelle, dite par Lino Ventura dans "Les Tontons flingueurs" : « Les cons ça ose tout. Et c'est même à ça qu'on les reconnait. »
LA NAÏVE
Reine juste et respectée, Padme Amidala est l'archétype parfait de "la Naïve". Opposée à toute forme de violence, son âme est si pure et son amour si grand qu'elle croit naïvement pouvoir ramener à la raison l'élu de son coeur. Mais, malgré un mariage, un heureux événement en gestation (en fait deux) et ses conseils et mises en garde répétés, elle sera finalement trahie par son époux corrompu/manipulé par le sénateur/chancelier-empereur Palpatine.

Tout d'abord, il convient de préciser, que le choix du féminin n'est ici dû qu'au parallèle avec "la Brute" du titre du film. Les naïfs sont au moins aussi nombreux ! ;)
"La Naïve" représente une catégorie d'acteurs·trices assez diversifiée :
Les associations, mouvements et ONG engagées qui utilisent principalement deux types d'actions, la catégorie "classique" (marches, manifs, pétitions, études et rapports, écrits critiques...) et la désobéissance civile exclusivement non-violente (Alternatiba et ANV-COP21, Extinction Rebellion, Greenpeace, Les amis de la Terre, YouthForClimate...). Elles ont récemment commencé à (légèrement) radicaliser leurs actions avec notamment les opérations collectives réunissant plusieurs mouvements "Bloquons la République des Pollueurs" (blocage de plusieurs sociétés à la Défense) et "Décrochons Macron" (décrochage des portraits de Macron dans les mairies françaises) ou encore les opérations de XR (blocage du pont de Sully à Paris fin juin et les bloqueuses volantes du périphérique parisien fin juillet).

Les YouTubers·euses "stars" dont certains spécialisé·e·s sur la question écologique que l'on peut retrouver en soutien de la dynamique "Il est encore temps" ou de l'opération "On est prêt"
Celles et ceux qui pensent que nous sommes obligés de composer avec le pouvoir en place, comme le collectif des "Gilets Citoyens" (Cyrille Dion, Laurence Tubiana, Marion Cotillard, Priscilla Ludoski...) initié par l'association "Démocratie ouverte" et qui a "obtenu" d'Emmanuel Macron la création d'une Assemblée de citoyens tirés au sort, au lendemain du Grand Débat national.
Celles et ceux qui pensent que le droit est du côté de l'environnement et de la vie en attaquant l'État Français en justice pour "inaction climatique" : d'un côté "L'Affaire du siècle" initiée par 4 associations, Notre Affaire à Tous, Greenpeace, la Fondation pour la Nature et l'Homme et Oxfam, de l'autre l'action lancée par l'ex-maire de Grande-Synthe et désormais Député européen, Damien Carême avec son avocate et ancienne Ministre de l'Environnement Corinne Lepage.
Les dirigeant·e·s et militant·e·s de l'Écologie politique "traditionnelle", représenté·e·s aujourd'hui par la formation politique EELV, emmenée par Yannick Jadot.
Les nouveaux·elles venu·e·s de Place Publique avec notamment Claire Nouvian.
Celles et ceux qui imaginent qu'un nouveau pacte ou traité permettra de changer la donne : le pacte Finance-Climat de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou, le pacte écologique et social soutenu par 19 associations, le pacte pour la transition soutenu par de très nombreuses associations ou le Traité de paix économique sur lequel travaille notamment Bernard Stiegler.
"La Naïve" est donc convaincue que... "il est encore temps", que nous avons encore 2 ans, 10 ans ou 20 ans, et ce malgré l'effondrement déjà bien (trop !) engagé.
"La Naïve" pense également qu'il est possible de changer le système, et ce malgré l'absence criante de résultats à ce jour en matière d'impact réel, concret sur les décisions des membres de la première catégorie.

Or, comme le reconnaissent parfaitement Aurélien Barrau et Jean-Marc Gancille dans leurs livres respectifs "Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité" et "Ne plus se mentir", il faut aujourd'hui nous rendre à la double évidence suivante :
1. Il est déjà trop tard (même s'il ne l'est jamais pour éviter que ce soit pire encore)
"Il est encore temps", il nous reste 2 ans, 11 ans ou 20 ans...Dans le cadre de leurs appels, tribunes, pétitions... les "alarmistes", comme les qualifie Yves Cochet, laissent systématiquement la porte ouverte en disant qu'il n'est pas trop tard pour agir à condition de le faire immédiatement ou dans les 2 ans ou avant 2030... Arrêtons donc de nous mentir comme nous invite à le faire Jean-Marc Gancille.
Lors de son intervention choc qui l'a fait connaître dans le cadre de l'événement Climax, organisé par... Jean-Marc Gancille à Darwin (Bordeaux), en septembre 2018, Aurélien Barrau expliquait pour la première fois que s'il était déjà trop tard pour éviter l'effondrement, il n'était jamais trop tard pour éviter que ce soit pire encore.

Dans une interview, reprise dans son livre, il répond ainsi à la question "N'est-il pas trop tard ?"
«Trop tard pour quoi ? Si l'on veut dire "trop tard pour qu'il ne se soit rien passé de nuisible", évidemment oui ! Il est trop tard depuis toujours... Si l'on veut signifier "trop tard pour éviter que ce soit pire encore", il n'est évidemment jamais trop tard. On peut toujours occasionner plus de dégâts et détruire davantage. »
2. La non-violence exclusive est vouée à l'échec
La question de la violence est une question à l'importance primordiale, capitale.
Comme nous le verrons plus bas, il convient de bien faire la différence entre la VRAIE violence, celle du Système, et les "violences" quelques fois commises par des activistes (exclusivement à l'encontre debiens matériels et non d'humains)..
Jean-Marc Gancille note un affaiblissement de la contestation conflictuelle des principales ONG engagées :
Dans son excellent essai "Comment la non-violence protège l'État - Essai sur l'inefficacité des mouvements sociaux", l'activiste américain Peter Gelderloos démystifie brillamment les trop belles victoires non violentes historiques de Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela. Il dénonce la falsification historique à l'origine de ces légendes : ces "victoires" sont le résultat non pas de la seule non-violence, mais bien d'une diversité de tactiques complémentaires. Ainsi, Peter Gelderloos démontre que faire l'éloge de l'efficacité de la non-violence en se référant à Martin Luther King avec son célèbre discours "I have a dream" et la Marche sur Washington de 1963, c'est oublier un peu vite l'immense influence du radical Malcolm X et du très engagé Black Panther Party sur le mouvement pour la libération des noirs. Il en va exactement de même pour Gandhi qui malgré sa légendaire marche du sel, n’aurait pas obtenu grand chose si d’autres activistes Indiens n’avaient en parallèle pris les armes comme Chandrasekhar Azad ou poser des bombes et commis des assassinats comme Bhagat Singh. Il est un peu facile aussi d’ignorer la situation de l’Armée britannique qui après deux guerres mondiales n’était plus en capacité de maintenir son emprise coloniale.

«Je ne cherche à insulter personne, et c'est après mûre réflexion que j'ai décidé d'utiliser l'épithète raciste. La non-violence, dans le contexte actuel, est intrinsèquement une posture de privilégié. Au-delà du fait que le pacifiste-type correspond clairement à un blanc de la classe moyenne, le pacifisme, en tant qu'idéologie, émane de circonstances privilégiées. Il ignore la violence omniprésente du fonctionnement normal de la civilisation industrielle. Il ignore le fait que cette violence est inévitable, qu'elle est constitutive de la structure de la hiérarchie sociale actuelle, et qu'elle touche avant tout les non-Blancs. Le pacifisme suppose que les Blancs ayant grandi dans les faubourgs et n'ayant jamais connu le manque peuvent conseiller aux populations opprimées, qui sont le plus souvent de couleur, de souffrir patiemment et d'encaisser la violence impitoyable des structures sociales, jusqu'à ce qu'un Grand Chef Blanc soit ému par les exigences du mouvement ou que les pacifistes atteignent leur légendaire "mass critique"... ».
Si Peter Gelderloos souligne l'évidente différence de traitement entre blancs privilégiés et noirs (+ latinos) opprimés aux États-Unis, son analyse peut parfaitement être transposée en France, notamment à la crise des Gilets Jaunes. Ce sont les mêmes « circonstances privilégiées », la même ignorance vis à vis de la violence sociale qui ne les concerne pas qui sont à l’origine des condamnations aussi injustes qu'abusives formulées par des Français·e·s souvent issu·e·s de milieux aisés (habitant·e·s des beaux quartiers de Paris, éditorialistes et journalistes des médias de masse – qui cumulent avec leur regard forcément biaisé/orienté - bourgeois·e·s favorisé·e·s) à l'encontre des "violences" commises par certain·e·s participant·e·s aux manifestations des Gilets Jaunes. Même si la majorité des ces "violences" ont été le fait de membres du Black Bloc dont le mode opératoire consiste justement à s’en prendre aux symboles du capitalisme (vitrines de grandes enseignes, voitures de luxe…), certaines ont forcément été le fait d’authentiques Gilets Jaunes tout simplement à bout… Comment peut-on légitimement leur jeter la pierre quand on s’est un tout petit peu intéressé à leur réelle situation sociale (conditions de vie difficiles avec des moyens financiers réduits au minimum, souffrance liée à un profond sentiment d’injustice) ? Car la violence, la VRAIE, sans guillemets celle-ci, n’est pas celle qui fait sauter les vitres du Fouquet’s ou bruler quelques dizaines de voitures, ni d’ailleurs celle qui tague l’Arc de Triomphe. Il se pourrait d’ailleurs bien que les dégradations subies par ce monument soit en partie au moins le fait de flics infiltrés. Et oui, si vous n’êtes pas au courant, en plus de la formidable pression exercée par les CRS pour intimider (arrestations préventives et placements en gardes à vue), parquer et provoquer verbalement, gazer, tirer à bout portant pour éborgner et tabasser (sans avoir été agressés préalablement), des flics sont infiltrés dans les manifestations pour commettre des « violences » et en faire porter la responsabilité par les manifestant·e·s.
Non, la VRAIE violence est tout autre, elle est l'oeuvre du Système. Totalement illégitime, elle s'inscrit dans la "légalité" des règles qui prévalent aujourd'hui. Cette véritable violence, c’est celle de l’incroyable casse sociale (licenciements économiques de multinationales dont les profits finissent dans les poches des actionnaires, suicides – 15 000 par an, 150 000 en 10 ans – de personnes en très grande précarité…), de l'ignoble casse de la Res Publica – chose publique (démantèlement du service public au profit des intérêts privés de la caste d’oligarques qui ont mis Macron au pouvoir, complaisance vis à vis de l’évasion fiscale et de la fraude fiscale…), ou encore de l’abjecte destruction du vivant lorsque les pelleteuses massacrent les écosystèmes protégées par des CRS, en ignorant les expertises, études techniques et autres rapports non favorables et en méprisant les citoyen·ne·s qui cherchent à défendre leurs forêts, leurs terres. Sans parler bien entendu de la violence inouïe de nos forces de l’ordre à l’encontre des zadistes à Notre-Dame-Des-Landes, des Gilets Jaunes ou des militants de XR tout récemment.
Peter Gelderloos souligne également dans son livre le paradoxe qui veut que les militants pacifistes condamnent tout recours à la violence comme typologie d’action militante (y compris pour se défendre ou riposter) tout en considérant comme légitime l’usage de la violence par les forces de l’ordre pour réprimer tout acte non pacifique.
3. Le Système ne changera pas !
Pour Jean-Marc Gancille, « En appeler aux politiques, c'est croire au Père Noël. »
« Pour qui regarde la situation avec un minimum de rigueur et d'objectivité, l'enjeu est désormais à la fois simple et vertigineux : préparer l'humanité à vivre ensemble du mieux possible sur une terre à l'habitabilité fortement dégradée. Il s'agit tout simplement d'une course contre la montre qui devrait mobiliser des moyens exceptionnels : ceux d'une véritable guerre contre le réchauffement climatique et l'effondrement du vivant.
... C'est ce que nous sommes en droit d'attendre du Politique. Qu'il dépasse les intérêts à court terme des individus, ballotés par leurs déterminismes et leurs pulsions irrationnelles, pour établir collectivement des règles pour le bien commun. En matière d'écologie, plus que jamais, nous avons besoin de traduire en droit les limites physiques de notre planète : aussi bien pour l'industrie que pour les consommateurs.
... Mais que constatons-nous au quotidien ? Sans noircir le tableau ou verser dans la théorie du complot, pratiquement tout le contraire. ... Ce dont nous pouvons désormais être certains, preuves à l'appui, c'est que nos "élites" politiques font largement leur part dans la destruction du vivant. »
Un système corrompu directement - dans les dictatures où les "Destructeurs" sont au pouvoir - ou indirectement dans nos "démocraties" - où les "Destructeurs" (oligarques et lobbies) ont confisqué la puissance publique aux gouvernants pour qu'ils confondent intérêt public et satisfaction des intérêts privés - ne peut pas changer. Il nous faut l'accepter.
Un système qui fera toujours passer l'économie avant l'écologie, la destruction avant la préservation, le profit de quelques un·e·s à court terme avant la sauvegarde de la vie du plus grand nombre à moyen terme, ne peut pas changer. Il nous faut l'accepter.
Car, vous aurez beau "greenwasher" les multinationales avec toute la meilleure volonté du monde, leur faire adopter les plus séduisantes politiques de Responsabilité sociale/sociétale, rien ne changera... Total, Shell, BP et consorts se battront pour aller chercher la dernière goutte de pétrole ; la raison d'être de Coca-Cola restera de vendre du poison dans des bouteilles en plastique au monde entier, y compris à celles et ceux qui n'ont pas accès à l'eau potable ; Bayer-Monsanto s'acharnera à sortir des produits toujours plus performants pour tuer toute forme de vie dans les sols ; Société Générale, BNP-Paribas et toutes les autres banques poursuivront leur folie spéculative, notamment sur les denrées alimentaires vitales pour une bonne partie de la population de la planète tout en soutenant le développement des énergies fossiles ; Amazon exploitera toujours un peu plus ses salarié·e·s avant de les remplacer par des robots et des drones, sans payer le moindre impôt en France ; Sanofi continuera de polluer nos rivières et l'air que nous respirons sans risquer d'être inquiété ; Vinci rasera toujours plus d'écosystèmes naturels et coulera toujours plus de bitume ou de béton partout pour augmenter encore le nombre de routes, de rocades, d'autoroutes ou d'aéroports sans se demander ce que l'on en fera dans quelques années lorsqu'il n'y aura plus de pétrole, le tout sous la protection d'armées de CRS empêchant les citoyen·ne·s de défendre notre bien commun le plus précieux, vital, la nature ; Thales et Dassault Aviation fabriqueront encore et encore des armes destinées à des dictatures pour qu'elles exterminent les plus faibles...
Et ces multinationales continueront de faire et défaire les rois, oups,... les chefs d'État des plus grands pays de la planète...

"Communautés d'intérêts - Et si lutte contre le réchauffement climatique et satisfaction des besoins en énergie étaient indissociables ?" Vous souvenez-vous de cette ahurissante campagne de Total ? Le slogan tout en bas est vraiment incroyable... Personnellement, j'aurai bien remplacé "énergie" par "connerie", non ?
En 2022, le Rapport Meadows aura 50 ans...
Cela fait près de 50 ans que les scientifiques ont à peu près tout essayé - études alarmistes, rapports anxiogènes, grands discours, appels, cris d'alarme, interviews, livres, participation à des films et documentaires - en vain !
Cela fait près de 50 ans que les associations et ONG les plus engagées ont à peu près tout essayé - podasts, pétitions, pactes, traités, boycotts, manifestations, marches, sit in, die in, opérations choc - en vain !
Cela fait près de 50 ans que les acteurs·trices de l'écologie politique "traditionnelle" ont essayé de conquérir le pouvoir - en alternant déculottées présidentielles et espoirs européens, sans jamais percer vraiment, et en étant cantonné·e·s au Ministère de l'Écologie pour donner bonne conscience aux Présidents et 1ers Ministres qui se sont succédés - en vain !
En quoi, les dernières actions comme "L'Affaire du Siècle", "Bloquons la République des Pollueurs", le "Pacte Finance-Climat" les opérations d'Extinction Rébellion ou encore le Traité de paix économique, qui sera présenté officiellement lors du centenaire de la SDN (Société des Nations, l'ancêtre de l'ONU), seraient-elles susceptibles de réellement changer la donne ?
Certes, elles ne sont pas totalement inutiles, mais n'en attendons pas trop, y compris de "l'Affaire du Siècle". Voici ce qu'en dit très justement Jean-Marc Gancille :
« Il faut saluer l'initiative lancée par en décembre 2018 par quatre ONG françaises pour attaquer l'État en justice afin de dénoncer son inaction climatique. Non pas par conviction que le levier judiciaire sera plus efficace que d'autres moyens de pression sur l'exécutif ou le législatif désormais largement épuisés. Mais parce qu'un procès contre l'État, dont il est plus que probable que la sanction éventuelle et l'injonction à accélérer les réductions de gaz à effet de serre ne modifieraient en rien la trajectoire actuelle, révélerait au plus grand nombre la nature du pouvoir et la puissance des inerties actuelles. L'exaspération qui en résultera chez les millions de citoyens pétitionnaires pourrait alors accélérer significativement leur soif d'action plus radicale. »
Quant à l'Assemblée citoyenne, pour être réellement légitime et totalement indépendante, elle doit être la création exclusive des citoyen·ne·s sans aucune intervention, soutien ou validation officielle du pouvoir, gages au pire d'une évidente et malheureuse compromission, au mieux d'un artifice de communication. Comment est-il aujourd'hui concevable d'imaginer une seconde que cette initiative puisse être plus utile que le royal enfumage, la grande duperie, la vaste supercherie du Grand Débat dont la conclusion n'a retenue aucune revendication des Gilets Jaunes ? Tout au plus, notre Président s'en servira pour montrer, avec toute l'hypocrisie légendaire qui le caractérise, son immense ouverture d'esprit.
Pour celles et ceux d'entre vous qui vont me trouver trop dur, je précise que je soutiens bien entendu la plupart des actions conduites par "La Naïve". Ainsi, j'ai participé activement à 4 marches pour le Climat, j'étais dans la rue avec mes deux fils (12 et 8 ans) le 15 mars 2019 lors de la Grève mondiale pour le climat, j'ai signé un tas de pétitions et notamment celle pour "l'Affaire du siècle". J'ai raté de peu l'opération "Bloquons la République des Pollueurs" (je me suis inscrit tardivement, 2 jours avant et je n'ai jamais reçu les informations pour la formation à la non violence, ni pour le RDV du jour J). Enfin, j'admire sincèrement et je soutiens à fond celles et ceux qui ont le culot d'aller décrocher les portraits de notre Président adoré dans les mairies.
Mais, face à l'échec aussi cuisant qu'immensément frustrant de toutes ces actions, comme de toutes celles qui les ont précédées (à l'exception de celles concentrées sur un territoire donné pour un projet donné comme Notre-Dame-Des-Landes), je me résous aujourd'hui comme Jean-Marc Gancille et d'autres à l'évidence.
Dans "Le Bon, la Brute et le Truand", pour arriver à ses fins et partager le trésor, Sentenza fait un pacte avec Blondin. Mais à la fin, lors du duel à 3 final, Blondin tue Sentenza !
Dans "Le Fou, la Naïve et le Rebelle", pour arriver à ses fins, la Naïve fait des pactes avec le Fou. Mais à la fin, le Fou trahit toujours la Naïve...
Je précise également que l'une des ambitions de ce billet est de faire réagir, de titiller amicalement ces acteurs·trices indispensables qui font un boulot extraordinairement précieux afin de les questionner sur l'efficacité de leur stratégie et les inviter/inciter à "basculer" dans le camp des (vrai·e·s) rebelles et de la (vraie) radicalité !
La question de la radicalité/radicalisation des actions à mener est actuellement au coeur des débats qui animent l'écosystème des militant·e·s comme ce fut encore le cas le 8 aout dernier sur le plateau du J-Terre enregistré au Camp Climat organisé par Alternatiba, les Amis de la Terre et ANV-COP21.
LE REBELLE
Pour illustrer "Le Rebelle", une image m'est immédiatement venue à l'esprit, celle des rebelles de l'opération "Rogue One" qui vont sacrifier leur vie pour préserver celles des autres membres de la famille des vivants au sein de la galaxie, face à la menace de l'Empire et de son arme absolue, l'Étoile Noire. Si vous n'avez pas vu cet excellent film dont l'action se situe entre les épisodes 3 et 4 de la saga Star Wars, ces rebelles ont pour mission de récupérer les plans de l'Étoile Noire, ceux-la même qui permettront de la détruire dans l'épisode 4.

Comme nous l'avons vu plus haut, mieux vaut admettre IMMÉDIATEMENT qu'il est impossible de changer LE Système. Nous lui avons laissé le bénéfice du doute bien trop longtemps...
Économisons donc notre énergie pour le seul véritable combat qu'il nous faut impérativement mener - c'est aujourd'hui une question de vie ou de mort : changer DE Système ! Pour y parvenir, nous n'avons pas vraiment le choix, c'est à nous citoyennes et citoyens d'imaginer, d'inventer ce nouveau Système plus légitime, plus écologique, plus humain et plus démocratique. Et pour le substituer au Système actuel, il nous faudra forcément renverser ce dernier.
Oui, cela peut paraitre complètement dingue, mais ne serait-il pas encore plus dingue (et totalement irresponsable) de laisser ce système vicieux et vicié, toxique et mortifère, injuste et illégitime, poursuivre son entreprise de destruction massive ?
Si Aurélien Barrau n'appelle pas expressément à renverser le pouvoir, il dit tout de même ceci :
« Décroitre - au sens de l'exploitation industrielle - me semble être rationnel et indispensable.
... Il est clair que dans un marché mondialisé, un pays qui prendrait la décision de freiner sa croissance se mettrait en difficulté par rapport à ses voisins. Il sera de la responsabilité des États de se mettre d'accord sur un infléchissement mondial, collectif et raisonné. Est-ce absolument impossible ? Je ne sais pas, mais c'est indispensable.
On ne peut plus se permettre de ne pas faire ce pari. Nos représentants son justement là pour gérer ces difficultés autour de la table des négociations. S'ils s'en montrent incapables, ils n'ont plus aucune légitimité fondamentale. Si nous décidons que c'est impossible, nous choisissons explicitement la mort. »
Or, cela fait près de 50 ans qu'ils ont démontré mille et une fois qu'ils en étaient cruellement incapables. Pire... ils ont commis l'irréparable. À la fin des années 1970, ils se sont mis d'accord pour ne rien faire, en toute connaissance e cause, comme le raconte Nathaniel Rich dans son livre-enquête "Perdre la Terre" :
Parmi leurs nombreux points communs, les analyses de Delphine Batho, Aurélien Barrau et Jean-Marc Gancille se rejoignent sur la dimension "guerrière" et historique du défi que nous avons à relever.
« Nous sommes des vivants. C'est notre joie de vivre, la fraternité avec nos semblables, l'amour de la nature, notre harmonie avec l'ensemble du vivant qui peuvent nous permettre de soulever des montagnes, augmenter notre puissance d'agir et abattre l'ordre ancien des Destructeurs. » Delphine Batho
« Une guerre contre la fin du monde doit être menée, de façon urgente et volontaire. Elle n'a pas encore débuté.
...
L'enjeu est politique, philosophique, poétique, écologique, éthique et, en un sens, comologique. Nous pouvons tout perdre ou gagner un réel réenchanté. N'ayons pas peur d'une véritable révolution, rien ne serait plus irrationnel et suicidaire que la poursuite à l'identique d'un être-au-monde qui, manifestement, nie le monde. » Aurélien Barrau
« Il s'agit tout simplement d'une course contre la montre qui devrait mobiliser des moyens exceptionnels : ceux d'une véritable guerre contre le réchauffement climatique et l'effondrement du vivant. » Jean-Marc Gancille
Si les deux premiers·ères semblent souhaiter que la nécessaire révolution se fasse dans le cadre du respect de nos institutions et du processus électoral actuel, le dernier pose la vraie question de la radicalisation du combat...
« Confrontés désormais à un risque mortel, nous constatons au quotidien l'insuffisance des lois, le défaut d'application concrète des décisions, voire l'injustice des actes.
Être un bon citoyen n'implique aucunement la docilité.
Au contraire ! L'inaction climatique, le défaut de protection des écosystèmes, le mépris des intérêts des animaux non humains justifient un devoir moral et politique de désobéissance et même de rébellion. »
...et de l'utilisation éventuelle de la violence :
« Dans l’incontournable épreuve de dérèglement climatique, de descente énergétique, de raréfaction des ressources et de déclin de la biodiversité que nous allons traverser, nous n’aurons pas besoin de « bons sentiments » mais de puiser profondément dans les valeurs qui ont toujours permis au collectif de faire face : lucidité, honnêteté, justice, dignité, responsabilité, fraternité, vaillance, bravoure, courage… Et probablement une autre, essentielle, qui nous fait aujourd’hui massivement défaut : la compassion envers toutes les formes de vies animales et végétales sur cette planète.
Notre meilleure assurance-vie, celle qui précisément nous permettra d’exercer au mieux nos facultés d’adaptation, reste la préservation de la diversité du vivant, seule et unique garante du bon fonctionnement des écosystèmes dont nous dépendons tous. Tout ce qui pourra être fait pour en maximiser la vitalité est à entreprendre d’urgence, depuis l’exigence radicale de sobriété individuelle jusqu’à l’obstruction et au démantèlement par tous les moyens acceptables d’un système industriel prédateur et destructeur.
Si nous ne parvenons pas à nous sauver de nous-mêmes, nous sauverons au moins l’honneur de l’humanité, enfin à sa juste place, aux côtés et solidaire de toutes les autres espèces vivantes face au « mur d’effroi » qui s’avance. »
Le CHOIX qui s’offre désormais à nous est en réalité assez simple.
Continuer à essayer de changer LE système ou commencer à essayer de changer DE système !
Continuer à nous plaindre en restant un rouage de cette entreprise collective de destruction massive du vivant ou commencer à nous affranchir de ce système toxique, mortifère, destructeur, pour retrouver notre liberté.
Continuer à baigner dans la naïveté ou commencer à plonger dans la lucidité.
Continuer à faire partie des « Destructeurs » même inconsciemment ou involontairement ou commencer à retrouver notre âme naturelle de « Terriens ».
Continuer à détruire, polluer, abîmer ou commencer à reconstruire, nettoyer, réparer.
Continuer à fermer les yeux, à jouer à l’autruche, ou commencer à les ouvrir très grands pour enfin affronter la réalité en face.
Continuer à nous raconter des histoires en espérant passivement qu’un miracle arrive ou commencer à inventer une nouvelle histoire en faisant preuve de courage et d’audace.
Continuer à jouir de libertés inouïes, y compris celle de saccager notre maison, ou commencer à faire quelques petits sacrifices pour préserver la seule et unique liberté qui vaille, celle de vivre.
Continuer à prendre en otages l’ensemble du vivant sur Terre pour l’emmener avec nous vers la mort, ou commencer à aimer les autres formes de vie, toutes les autres formes de vie.
Continuer à respecter la légalité même lorsqu’elle est profondément injuste ou commencer à faire le choix de la légitimité même lorsqu’elle est potentiellement illégale.
Continuer à suivre des règles qui nous envoient toujours plus vite et toujours plus fort dans le mur ou commencer à imaginer de nouvelles règles pour amortir le choc.
Continuer à nous gaver de la pilule bleue, celle qui fait de nous des esclaves consentant du système avec comme contrepartie l’accumulation de petits plaisirs anecdotiques, ou commencer à goûter à la pilule rouge, celle de la libération de nos esprits sur le chemin du vrai bonheur. (les deux pilules sont une référence au film Matrix)
Continuer à croire à une hypothétique transition ou commencer à lancer une historique RÉVOLUTION !

Pour nous mettre du baume au cœur, je vous propose une réinterprétation de notre hymne national. Comme vous le savez sans doute, la Marseillaise fut composée en 1792 à Strasbourg par Rouget de Lisle.
Face à l'invasion des armées coalisées, l'Assemblée déclare la « patrie en danger ». Parmi les fédérés des provinces qui rejoignent Paris pour participer à la défense de la Patrie, ceux en provenance de Marseille entonnent "Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin" de Rouget de Lisle et c’est ainsi que nait la "Marseillaise".
Qui de plus légitime qu’un authentique Strasbourgeois pour avoir l’audace d’en adapter le passage le plus célèbre à notre ultime combat ! ;)
Allons enfants de la patrie / Allons humains de la planète
le jour de gloire est arrivé / la vie sur Terre est menacée
contre nous de la tyrannie / mettons nous le bien dans la tête
l'étendard sanglant élevé / l'avenir des enfants en danger
l'étendard sanglant élevé / l'avenir des enfants en danger
entendez-nous dans nos campagnes / réveillez-vous dans vos croyances
mugir ces féroces soldats / stoppez la surconsommation
qui viennent jusque dans nos bras / bloquez toute compétition
égorger nos filles et nos compagnes / oubliez le PIB et la croissance
aux armes citoyens / aux arbres citoyens
formez vos bataillons / c'est notre destinée
marchons, marchons, / action, action,
qu'un sang impur abreuve nos sillons / que notre rêve devienne réalité !
Pour conclure, je vous propose de transformer la réplique cultissime du film de Sergio Leone, dégainée par "le Bon" au "Truand" alors qu'il vient de le retrouver dans le cimetière où se trouve le trésor : « Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses. » par un appel à la plus grande lucidité que pourrait clamer "le Rebelle" au plus grand nombre et notamment à "la Naïve" : « Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont compris (et accepté) qu'il fallait changer de système et ceux qui pensent encore pouvoir changer le système. »
Et j'ajouterai « Si tu fais partie de la seconde catégorie, tu te trompes. Rejoins-nous, Rejoins la Rébellion et faisons ensemble la Révolution! ».
Le monde se divise en deux catégories. Nous avons toutes et tous le choix de quitter la Naïve pour rejoindre le Rebelle.
Rejoignez-nous ! ;)
Si vous êtes curieux.euse d'en savoir plus, je me ferai une joie de vous présenter plus en détails ce formidable projet qui pourrait TOUT changer. Écrivez-moi : jeanchristophe@effondrementetrenaissance.com